La province de Kwango, une des plus pauvres de la République, dont le chef-lieu est situé à moins de 300 Km de Kinshasa, est devenue, apparemment, la risée des premiers ministres.

En décembre 2012, Matata Ponyo, alors premier ministre, lançait le programme de la réunification de la RDC par voie routière à Bukanga-Lonzo.

Prévu pour 13 mois, le projet, dont le coût global s’élevait à 9 milliards de FC (soit un peu plus de 4 millions USD), prévoyait notamment de réhabiliter la nationale n°16 qui relie directement la cité de Popokabaka à Kisantu sans passer par Kinshasa. A ce jour, rien de tel n’a été fait.

En août 2020, c’est Sylvestre Ilunga Ilunkamba, premier ministre qui a lancé, dans la même province du Kwango, le programme de cantonnage manuel des routes de desserte agricole, avec un budget de 2 millions USD.

Une année après, les 56 Km de routes concernés dans le cadre de ce programme sont toujours dans un état piteux.

Pas plus longtemps que le weekend passé, c’est Sama Lukonde, premier ministre, qui vient de lancer le “programme de développement à la base”, toujours dans la même province de Kwango.

Axé sur l’éducation, la santé, l’électricité et les routes de desserte agricole notamment, avec un budget d’1 millions USD à octroyer à chaque territoire par an.

Sans verser dans le pessimisme, et surtout au regard des priorités actuelles, à savoir l’état de siège à l’Est d’une part, la Covid19 de l’autre, et à considérer la faible mobilisation des recettes alors que le gouvernement devra notamment financer les élections à venir, rien ne rassure quant à l’aboutissement heureux de ce programme.

Le Kwango risque donc de vivre la “malédiction” des premiers ministres.

PM