Depuis le 10 avril 2021, Lamuka a deux coordonnateurs. D’une part, il y a Moise Katumbi, qui a automatiquement pris le bâton de commandement selon le calendrier de la coordination tournante de cette plateforme. De l’autre, il y a Adolphe Muzito, à qui le pouvoir a été transféré par Martin Fayulu, arrivé à la fin de son mandat. Qui est alors l’actuel coordonnateur légitime de Lamuka ?

Adolphe Muzito a répondu à cette interrogation lors d’un entretien qu’il accordé à Jeune Afrique. Cet ancien Premier ministre ne considère pas cette situation comme une sorte d’imbroglio installé dans leur plateforme. Pour lui, au contraire, Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi ont claqué la porte de Lamuka.

« Nous n’avons pas à chercher une solution à un problème qui n’existe pas. Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba ont abandonné nos objectifs pour aller soutenir un régime qui a confisqué la démocratie. Ils ne peuvent pas être à la fois au pouvoir avec leur parti et dans la résistance avec nous. Ils ont fait un choix. Selon les statuts de Lamuka, le départ de la plateforme ne peut se faire que par renoncement volontaire … », a répondu Adolphe Muzito.

Même en rejoignant l’Union sacrée, Bemba et Katumbi auraient peur d’assumer le futur bilan du pouvoir en place. C’est ce que pense Adolphe Muzito. C’est ce qui justifierait même toujours selon Muzito, la démarche de ces deux leaders de vouloir garder un pied dans l’opposition.

« Les attitudes sont parfois plus parlantes qu’une simple déclaration. Ils sont allés d’eux-mêmes à l’Union sacrée, mais ne veulent pas assumer le futur bilan du pouvoir et ça les arrange de garder un pied dans l’opposition. C’est manquer de respect à notre peuple de penser qu’ils peuvent jouer sur les deux tableaux », a ajouté Adolphe Muzito.

Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi ont adhéré à l’Union sacrée de la Nation après avoir été reçus par Félix Tshisekedi lors des consultations politiques. Bien que conviés aussi, Muzito et Fayulu n’ont pas répondu à l’invitation du chef de l’Etat qu’ils continuent d’accuser d’avoir volé la victoire au ticket Lamuka lors de la présidentielle de 2018.