Le procès du journaliste Stanis Bujakera Tshiamala s’est poursuivi ce vendredi 01 decembre 2023 devant Tribunal de Grande Instance de Kinshasa /Gombe. L’audience a eu lieu à la Prison Centrale de Makala, à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo.
Alors que la défense du journaliste espérait se trouver devant un expert indépendant comme elle en avait formulé la demande, c’est contre toute attente attente qu’elle a été surprise.
Les avocats de la défense ont dénoncé la désignation d’un expert agréé par le tribunal qui est aussi greffier devant les mêmes juridictions. Ils demandaient depuis des semaines une contre-expertise par un expert indépendant au vu des incohérences dans le dossier de l’instruction .
« Le tribunal n’a pas répondu à tous les chefs des demandes formulées par la défense, notamment la désignation des experts qui ont été sollicités par le journaliste Stanis Bujakera. Le fait de n’y avoir pas répondu dans son avant dire droit et le fait d’avoir désigné un expert dont l’expertise n’est pas avérée, qui n’a non seulement pas comparu devant le tribunal pour être clairement identifié au cours d’une audience publique peuvent être consécutifs quand-même d’un mal jugé », a déploré Me Charles Mushizi, l’un des avocats de Stanis Bujakera cité par nos confrères d’actualité.cd. Ce dernier demande au tribunal de « donner à notre client toute la latitude d’aller en appel ».
Les avocats ont aussi renouvelé leur demande de remise en liberté provisoire de Stanis Bujakera. Ils espèrent une décision d’ici à lundi prochain.
Stanis Bujakera, directeur de publication adjoint d’ACTUALITE.CD et correspondant de Jeune Afrique a été arrêté le 8 septembre dernier à l’aéroport de N’djili à Kinshasa. Il est poursuivi pour un « faux document » attribué à l’ANR sur base duquel un article de Jeune Afrique non signé par Stanis, retrace le rôle qu’aurait joué le service de renseignement militaire dans l’assassinat du député et opposant Chérubin Okende. Le journaliste est accusé de « faux en écriture, falsification des sceaux de l’Etat », « propagation de faux bruits », et « transmission de messages erronés et contraires à la loi ». Il risque 10 ans de prison.
Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme et corporations des journalistes au pays et à l’étranger réclament toujours sa libération.
Cephas Kabamba