Après la suspension en novembre 2012 du second Programme économique du Gouvernement soutenu par les services du Fonds monétaire international (FMI), la République Démocratique du Congo est à nouveau liée au FMI par un nouvel accord formel approuvé, le 15 juillet 2021, par le Conseil d’administration du FMI. Depuis la reprise en 2001 de la coopération structurelle avec le FMI, la RDC est à son troisième programme avec l’institution de Bretton Woods.

Les deux premiers, signés en 2001 et 2009, ne sont pas arrivés à terme. Le premier, le PEG I, a fait flop en 2005 dans le contexte difficile du Gouvernement « 1+4 » issu de l’Accord global et inclusif de Sun City (Afrique du Sud). Le second, le PEG II a chaviré en raison de l’opacité des contrats de cession des permis et droits miniers impliquant directement la Gécamines (Générale des carrières et des mines).

Avec le programme approuvé le 15 juillet 2021, la RDC est donc à sa troisième expérience avec le FMI. Autant dire qu’on est en face d’un PEG III. A l’instar des PEG I et II, le PEG III est assorti de contraintes presque similaires. Tout réside dans la capacité du Gouvernement à garantir une visibilité des opérations financières de l’Etat par une bonne coordination entre la politique budgétaire, relevant de l’autorité du Gouvernement, et celle monétaire et de change, pilotée par la Banque centrale du Congo.

En cette matière, la recette est connue. Il n’existe donc pas de remède miracle. Il s’agit ni plus ni moins pour l’Etat congolais de respecter juste les engagements librement souscrits dans le cadre du PEG. Si le Gouvernement se félicite de ce pas franchi par la signature d’un nouveau programme avec le FMI, il se retrouve désormais en face de nouveaux défis et de nouvelles contraintes à surmonter. Le plus important est de ne plus retomber dans les travers qui ont fait chavirer d’une part, le PEG I en 2005, et d’autre part, le PEG II en novembre 2012.

C’est dire qu’avec le PEG III, il ne s’agit pas de réinventer la roue. Et le FMI en a fait mention dans le communiqué publié à l’issue de son Conseil d’administration du 15 juillet 2021. « L’enveloppe financière de trois ans soutiendra un programme de réformes structurelles ambitieux visant à promouvoir une croissance économique durable en intensifiant la mobilisation des recettes intérieures, améliorant la gouvernance et renforçant la politique monétaire», a clairement indiqué le Conseil d’administration du FMI.

Certes, le FMI s’est engagé à libérer immédiatement 216,9millions sur les 1,52 milliards Usd promis sur trois ans, il ne faut pas oublier que les prochains décaissements seront conditionnés par des résultats positifs à chaque revue semestrielle. Le nouveau programme est là, mais c’est à la RDFC de prouver pendant les trois prochaines années qu’elle mérite réellement de la confiance du FPI. Le plus important est d’éviter les erreurs autant du PEG I (laxisme budgétaire) que du PEG II (opacité des contrats miniers). Sinon, le PEG III ne sera qu’une autre expérience ratée entre la RDC et le FMI.