La RDC est-elle une République ? Sans pourtant verser dans la définition livresque, la République est un régime politique où le pouvoir est chose publique (res publica), différent d’un régime monarchique où le pouvoir s’octroie d’une manière héréditaire.
Tenant compte de cette perception de la Res publica, on peut affirmer sans crainte d’être contredit que la RDC est une République, nonobstant les imperfections inhérentes à toute œuvre humaine.
La RDC remplit les éléments constitutifs d’une République. Il est vrai qu’elle n’est pas une République comme les autres, même si certaines personnes n’hésitent pas à lui prêter les attributs de la “République bannière” ou par dérision la “République de Gondwana”. Tenez, ce qu’on a en RDC, on le trouve nulle part ailleurs. Mais, ce qu’on trouve ailleurs, on le trouve en RDC. On y va pour preuve, ses richesses exceptionnelles, multidimensionnelles, innombrables et innommables, avec un environnement paradisiaque unique.
La République du Congo est non seulement le réservoir de tous les minerais mais aussi le château d’eau, le ventilateur, le climatiseur, le congélateur de la planète, avec paradoxalement un peuple misérable qui tire le diable par la queue.
Une véritable terre de paradoxes.
Ce qui se fait ailleurs se fait en RDC, mais ce qui se fait en RDC ne se fait nulle part ailleurs.
Les exemples sont légions.
Les massacres en RDC touchent des milliers de personnes par jour. Les cas de Beni, de Butembo et Ituri est un génocide qui n’alarme curieusement pas la communauté internationale et même nationale.
Plus de 15 milliards de dollars, terminent leur course dans des poches des individus, selon les confirmations sans cesse répétées du professeur Luzolo Bambi, ancien conseillé anti-corruption des présidents Kabila et Félix Tshisekedi.
Quand Albert Yuma, le patron des patrons, celui qui assure la présidence du Conseil d’administration de la Gécamines, parle du bradage des ressources minières dans un pays qui n’arrive pas à réunir 5 milliards de dollars en ressources propres chaque année, il faut bien se dire que le mal est profond. On marche sur la tête. Je ne connais pas un peuple qui a subi pendant très longtemps une telle situation dans un passé récent.
D’aucuns diront que les peuples juifs ont connu pires atrocités, mais c’est pourtant sans commune mesure avec le calvaire des Congolais, alors qu’aujourd’hui le monde est devenu un village planétaire sous la mondialisation et la globalisation.
Moise Moni Della
Porte-parole du peuple