Dans un tweet ce 25 ami, le Ministre de la communication et médias, porte-parole du gouvernement, annonce avoir reçu dans son cabinet de travail, le propriétaire d’Euronews et les investisseurs égyptiens, avec lesquels il a échangé sur les techniques à mettre en place pour ramener encore plus haut le niveau de la chaîne nationale.

“ Avec Naguib Sawiris, propriétaire d’Euronews et les investisseurs égyptiens, nous avons discuté des pistes de collaboration avec la RTNC, avec un investissement technique pour le renfoncerment de cet outil, pilier stratégique de mon département », a-t-il fait savoir.

En effet, la RTNC est aujourd’hui objet de toutes les critiques. Pendant que Goma brûlait sous le cratère d’un Nyiragongo déchaîné samedi soir, la RTNC a, comme toujours d’ailleurs, consacré le clair de son temps d’antenne à autre chose : musique et…la sexualité. En tout cas, Elle a répondu à tout, sauf au devoir de rassurer par la bonne information les Congolais de Goma et d’ailleurs qui s’inquiétaient pour eux-mêmes et pour leurs proches. Les téléspectateurs qui n’ont même pas eu droit à une bande passante des brèves devaient alors se rabattre, comme toujours, sur des médias internationaux ou encore des réseaux sociaux.

Il aurait fallu attendre le lendemain pour suivre un programme spécial Nyiragongo, forcé par un directeur de programme circonstanciel : le Ministre des médias, Patrick Muyaya interpellé certainement par la bronca populaire.

« Vendre » la télévision !

Finalement, c’est Seth Kikuni, l’ancien candidat président de la République, qui a raison. Il faut vendre cette chaîne. Pas l’institution ni ses bâtiments, mais son offre actuelle au prix des réformes fonctionnelles, comme l’a relevé le journaliste Socrate Nsimba.

Vendre la confusion entre accompagnement des institutions de la République et cette presse protocolaire fainéante privilégiant des audiences ministérielles, des longs compte-rendus du gouvernement, des directs des inaugurations, des lectures des ordonnances. A la place, acheter une presse qui rend des faits nationaux socialement significatifs, qui éclaire, qui révèle, qui fait mieux connaître…
Il faut vendre cet outil de propagande politique qui nous diffuse en boucle des réunions et déclarations des partis politiques au pouvoir et acheter celle qui accorde la première attention à ce que demande le peuple, le contribuable.

Une personne qui ne suit que la RTNC serait presque étonnée d’une campagne de soutien aux FARDC dans le cadre de l’état de siège décrété dans le Nord-Kivu et dans l’Ituri, tant la chaîne a toujours censuré les exactions quotidiennes dans ces parties du pays soi-disant pour préserver l’image du pays. Même si, on ne préserve pas l’image d’une nation par la rétention de l’information qui a un caractère sacré, mais par l’orientation qu’on donne à cette information, soit-elle dramatique.

Les médias américains n’ont, par exemple, pas caché les évènements du 11 septembre. Mais ils leur ont donné une forme stimulant la solidarité nationale et internationale. De même pour les autres attentats terroristes à travers le monde.

A sa prise de fonction, Patrick Muyaya déclarait : « La tâche que nous allons poursuivre dans l’ordre dans ce que vous avez commencé (Ndlr : son prédecesseur), c’est de restaurer le lien qui doit exister entre le Congolais et sa télévision. Je crois qu’aujourd’hui il est important que nous puissions affiner notre télévision nationale, la moderniser pour répondre aux attentes multiples de nos populations. Sur la télévision nationale, ça ne doit pas être que de la politique. C’est aussi le cas de l’ACP qui doit répondre aux impératifs de la modernité ».

PM