Il y a cent ans naissait un enfant dans un village perdu dans la forêt du Mayombe, dans la province du Kongo Central, en République Démocratique du Congo ; enfant appelé à un très grand avenir et qui a fait ses études entre autres, au Petit Séminaire de MBATA KIELA avant d’aller au Grand Séminaire de KABWE au KASAÏ.

Cet enfant un peu effacé, réservé et aux allures d’un bon prêtre catholique qu’il voulait devenir, a eu à prendre en main plus tard, la destinée de la grande République Démocratique du Congo, livrant une grande bataille pour la libération, non de son village Singini, non de son territoire (Tshela Territoire de Tshela), non de sa province contrairement à ce que l’on raconte, mais aussi la libération des indigènes avec ce qu’on ne peut oublier, « les droits des premiers occupants. »

Il s’est battu avec plusieurs autres compatriotes pour l’indépendance de la République Démocratique du Congo. Qui peut oublier son emprisonnement par le pouvoir belge à cause de son combat pour l’indépendance? Il n’a pas voulu en tirer seul des dividendes.

Puisqu’il importe de réécrire, réexpliquer l’histoire, en vue de réhabiliter les vrais acteurs de l’indépendance de la République Démocratique du Congo, il faut que la postérité se souvienne que lors de la table ronde de Bruxelles, (prélude à l’indépendance), ce jeune monsieur et plusieurs de ses paires n’ont pas voulu siéger tant que l’un des leurs, en la personne de Patrice Emery LUMUMBA, n’était présent…

Qu’avons-nous fait de cela ? Mais ce jeune homme avec ses paires avaient fait la différence, parce que eux avaient pris conscience que leur force était dans leur union.

Et dans ce groupe heureusement, il n’y avait pas d’infiltrés comme c’est le cas aujourd’hui… Combien d’hommes politiques à ce jour, aiment le pays comme ce monsieur?

On a travesti l’histoire au détriment de ce monsieur. Si la France et les USA font l’apologie de leurs Général DEGAULLE et Georges WASHINGTON, si le Ghana et la Tanzanie ne tarissent d’éloges pour N’KWAME KRHUMAH et JULUIS NYERERE, pourquoi la République Démocratique du Congo enterre-t-elle chaque jour son premier président, l’un des vrais pères de son indépendance ?

Certains diront parce qu’il était naïf.

Mais comment et pourquoi ?

Parce qu’il a aimé la République Démocratique du Congo ? Parce qu’il n’a pas reconquis le pouvoir, après un coup d’état, à la tête d’une armée hétéroclite ?

Parce qu’il ne s’est pas amassé une grande richesse en terme de milliards de Dollars?

Parce qu’il n’a pas construit des grands immeubles au pays comme à l’extérieur ?
Parce qu’on ne le voyait pas à bord des véhicules somptueux ?

Parce qu’aucun membre de sa famille n’a été mêlé dans un scandale financier ou ayant construit un hôtel fut-ce d’une étoile ou amassé une fortune dénoncée par un journal tel que le soir?

Parce qu’il n’a pas formé une armée constituée que des officiers généraux de sa tribu, et pourtant les officiers Kongo ne manquaient pas comme les KOKOLO, MASIALA, etc?

Parce qu’il était honnête au point de demander à son épouse de rentrer payer la douane alors qu’elle avait bénéficié de la faveur des agents commis à l’aéroport ?

Parce qu’il a usé de la diplomatie dans son discours d’indépendance?

Parce qu’il restituait au trésor public le montant qui lui restait de ses frais de mission ? Parce qu’il a su démontrer qu’il y a aussi une vie après la présidence de la République?

Pourquoi doit-on dire qu’il était naïf ?

Nous la jeune génération, nous-nous retrouvons et nous-nous reconnaissons en lui parce que cet homme a aimé la République Démocratique du Congo et qu’avec lui, le Congo qu’il a laissé avec un PIB supérieur à celui du Japon, de la Corée et du Canada, serait parmi les grands pays industrialisés aujourd’hui avec toutes les potentialités que nous avons.

Mais qu’avons-nous fait de cette République Démocratique du Congo 48 ans après la mort de Joseph KASAVUBU ?

Oui c’est bien de Joseph KASAVUBU qu’il s’agit. Celui qu’on enterre chaque jour, celui qui fut le premier président de notre pays, celui-là qui a aimé le Congo comme aucun autre président de la République, avec des exemples d’honnêteté et de bonne gouvernance, oui c’est celui-là.

A-t-on dit qu’il n’avait pas la fougue d’un autre? Oui, mais chacun a son tempérament. N’est-ce pas qu’aujourd’hui on fait l’apologie de la diplomatie à la place de l’affrontement sous toutes ses formes?

Avait-il eu tort, en sachant que comme on dit chez lui « Mu vola nsombi malembe », c’est-à-dire « que l’on procède avec tact et méthode, on ne bouscule pas la ruche pour obtenir du miel ». N’est-ce pas que l’avenir a eu à lui donner raison ?

Si c’était à refaire, nous aurions fait comme Joseph KASAVUBU en ménageant, la susceptibilité de l’oppresseur… Aujourd’hui n’est-ce pas que la diplomatie l’emporte sur la violence, sur l’égarement de langage et autres ?

Nous, nous saluons la mémoire du président Joseph KASAVUBU et nous-nous retrouvons en lui. 100 ans après sa naissance, nous saluons sa vie et plaidons, pour tout au monde, qu’il y ait dans cette République Démocratique du Congo d’autres Joseph. Oui d’autres joseph, les vrais, un KASAVUBU et pas d’autres, les grands prédateurs qui privilégient leurs petites personnes, insignifiantes personnes, au détriment du grand Congo.

Non, nous refusons qu’on enterre le Congo, nous refusons que le Congo s’identifie à des individus, qui, du reste, sont passagers comme un autre Joseph Désiré qu’on a connu.

Arrêtez vos calculs égoïstes en pensant que vous êtes le centre de la terre ! Joseph KASAVUBU, Joseph Désiré MOBUTU, Mzee Laurent Désiré KABILA ont vécu, sont partis mais la République Démocratique du Congo demeure ; et nous la voulons désormais avec un autre Joseph KASAVUBU.

Nous avons dit, Albert Fabrice Puela