Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba, chef des services de renseignements zaïrois durant la deuxième République, premier conseiller d’ambassade en Belgique puis ambassadeur en Israël; ministre de la Défense et enfin conseiller spécial en matière de sécurité du Président Mobutu. Apprécié par les uns et détesté par les autres, il ne laisse pas indifférent.

Ça fait des années que j’entends souvent des compatriotes dire : « Patrick Mbeko ne critique jamais Honoré Ngbanda », « Patrick Mbeko est pro-Apareco », « Patrick Mbeko n’est pas juste parce qu’il tape sur tout le monde sauf Ngbanda », et tous de s’interroger : « Pourquoi Mbeko ne critique jamais Honoré Ngbanda? ». Aujourd’hui je vais répondre à cette question, puisqu’elle revient régulièrement dans les échanges sur les réseaux sociaux et dans les discussions.

Pour les uns, je ne critique pas Honoré Ngbanda parce que nous sommes de la même région, l’Équateur; pour d’autres, c’est parce je serais Mobutiste et/ou de l’Apareco, sa plateforme politique. Laissez-moi vous dire aujourd’hui que ce n’est ni l’un ni l’autre. Je n’ai jamais été membre de l’Apareco. Ni de près ni de loin. En revanche, et comme tout le monde le sait, j’ai co-écrit un livre (Stratégie du chaos et du mensonge) avec M. Honoré Ngbanda et j’en suis fier.

Maintenant ceux qui se sont toujours demandé pourquoi je ne le critique pas, la réponse est simple : jusqu’à présent, Honoré Ngbanda n’a posé aucun acte contre le Congo qui mériterait une critique de ma part. Il n’a jamais trahi le pays et n’a rien fait contre les intérêts de celui-ci. Voilà!

On peut reprocher des choses à M. Ngbanda, à commencer par son passé mobutiste, mais s’il y a une chose que je retiens de ce monsieur, c’est son implication pour la libération du Congo. Monsieur Ngbanda est l’un des rares Mobutistes, pour ne pas dire un des rares hommes politiques congolais, à avoir consacré sa vie pour son pays, au point de risquer sa vie à plusieurs reprises. À la différence de beaucoup, il est resté constant malgré les injures, les calomnies et les menaces de mort. Très honnêtement, peu d’hommes politiques congolais auraient pris le risque que cet homme a pris pour son pays. Peu d’entre eux auraient abandonné leurs privilèges et confort matériel pour se consacrer à la cause du Congo. Les Kizenga et Tshisekedi de ce monde, que l’on croyait être des vrais patriotes, ont montré leurs limites, en se compromettant avec les ennemis de la patrie. Mais Honoré Ngbanda est resté loyal à la RDC malgré les propositions alléchantes du pouvoir de Kinshasa (cela m’a été confirmé à Kinshasa, en 2009) et des intérêts étrangers. Des anecdotes à ce propos, il y en a assez…

Ngbanda, disais-je, n’a jamais trahi le Congo. L’honnêteté intellectuelle nous oblige à reconnaître que c’est grâce à lui que beaucoup d’entre nous ont ouvert les yeux sur le danger qui guette notre pays. Pour cela, ce monsieur aura toujours mon respect. A-t-il des défauts ? Bien sûr que oui. Je ne suis pas toujours d’accord avec lui (et l’Apareco) sur un certain nombre de points. Toutefois, je considère que ces défauts restent insignifiants face au combat qui est le sien.

Les Congolais attendent qu’une personne ne soit plus de ce monde pour se souvenir de ses bienfaits. Non. Toyebaka kondimaka batu de leur vivant, malgré ba défauts na bango.

D’ailleurs les défauts, nous en avons tous. Moi le premier. Toutefois, j’ai appris à faire la part des choses, à respecter les gens pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils ont; à accorder davantage d’attention aux qualités qu’aux défauts. Car malgré ses défauts, un vrai leader ne compromet jamais son honnêteté et son intégrité en trichant ou en rusant avec les principes. Si le Congo se meurt aujourd’hui, c’est justement parce que la plupart de ses enfants manquent d’intégrité et rusent avec les principes. Facilement corruptibles, ils sont prêts à toutes les compromissions pour assouvir leurs bas instincts. Peut-on dire de même d’Honoré Ngbanda? La réponse est NON.

Jusqu’à présent, cet homme a prouvé que seule la libération du Congo compte à ses yeux. Pour cela, il mérite mon respect; le respect de tous les Congolais qui veulent voir leur pays sortir de sa calamiteuse situation. Ceux qui s’attendent à ce que je le critique pour le plaisir de critiquer peuvent toujours attendre. Je ne le ferai pas. À moins qu’il trahisse le Congo comme l’a fait Félix Tshisekedi. Ce jour-là, j’entrerais en guerre contre l’Apareco et son chef…