Entre le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, et son allié dans l’Union sacrée de la nation, Moïse Katumbi, par ailleurs leader de l’Ensemble pour la République, le courant ne semble plus passer. La proposition de loi limitant l’accès à la fonction présidentielle au seul Congolais de père et de mère aura été cette petite goutte qui a fait déborder le vase.

Sans hésitation, l’entourage de Katumbi pointe du doigt le Président de la République qu’ils disent avoir instrumentalisé Noël Tshiani, initiateur de cette proposition de loi, pour asséner un coup fatal au chairman de TP Mazembe.

Ensemble pour la République n’exclut plus l’option de reconsidérer sa participation dans l’Union sacrée. Il reste cependant une inconnue : c’est Jean-Pierre Bemba du MLC. Silencieux depuis un temps, Bemba s’est mis dans la peau d’un observateur. Il attend sans doute le bon moment pour surgir. Dans le duel à distance qui oppose Tshisekedi à Katumbi, Bemba demeure pour le moment imprévisible.

Ce n’est pas une révélation fracassante que d’affirmer que le président d’Ensemble pour la République, Moïse Katumbi Chapwe, en a marre de poursuivre avec «son frère», le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, au sein de l’Union sacrée de la nation.

Olivier Kamitatu, son porte-parole, a été plus que clair dans un message sur son compte twitter: « Félix, savez-vous quel est le seul moyen de mesurer combien vous aimez quelqu’un ? – Non. – C’est de le perdre ! »

Ce rappel ne fait pas de mystère. Pour qui connaissent les relations étroites entre cet ancien président de l’Assemblée nationale et l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga, il s’agit bien d’une déclaration sans ambiguïté. On n’est plus loin de la rupture entre les deux hommes. Des messages pour rassurer ne visent qu’à calmer la colère lampante dans le camp des Katumbistes qui veulent à tout prix défendre leur champion. Des mots d’ordre ne tarderont pas d’être donnés parce que du côté de Katumbi, il ne fait l’ombre de doute que cette loi est soutenue par le parti présidentiel, à travers le président intérimaire de l’UDPS, Jean-Marc Kabund. Dès qu’elle sera soumise à la plénière, par son inscription à l’ordre du jour, ce sera la rupture sans aucun doute.

«Moise Katumbi qui veut enfin concourir à la présidentielle et la gagner n’entend pas d’être exclu comme en 2018», confie Me Pappy Mbaki de la jeunesse d’Ensemble pour la République, le parti de M. Katumbi. Poussant plus loin, Olivier Kamitatu accuse le président Tshisekedi de vouloir «exclure des potentiels adversaires et d’instaurer un régime autocratique » en RDC. «C’est inacceptable », at-il martelé.