Cela fait environ trois semaines que ce père de famille a rendu l’âme après un accident mortel. Détenteur d’un bistrot au quartier Mosolo dans la commune périphérique de la N’sele, il a passé plusieurs heures à attendre le véhicule qui leur ravitaille en boisson. Ce, avant de quitter définitivement son lieu de travail vers 22 heures, pendant que la ville était encore sous le couvre feu, qui débutait à 22 heures.

Pour ses proches, il devrait rentrer vers 18 heures, après une petite fête mais il a été contraint d’attendre ce véhicule avant de prendre la direction de son domicile et terminer par la suite sa course, sous un camion des braises en panne, jusqu’à proximité du mausolée de feu Etienne Tshisekedi.

La livraison des produits Bracongo pose problème depuis plusieurs mois. De Kintambo, à Mont-Ngafula en passant par victoire, Lemba, Matete et autres, on retrouve la même scène. Des millions des casiers exposés devant les avenues, en attente d’un quelconque ravitaillement. Pour certains personnes interrogées, ils passent parfois deux, trois ou quatre jours sans être servis.

Cette dame, qui a requis l’anonymat, dit avoir surnommé les livreurs des “ à peu prêt” :
« Nous soufrons énormément pour être servi. Même pendant l’interdiction de fonctionnement des Bars et bistrots, la livraison était toujours difficile. Ces derniers temps, il arrive qu’on nous serve jusqu’à minuit, après avoir attendu pendant plusieurs heures voire même plusieurs jours. Moi je suis femme mariée. Nous venons souvent attendre le camion le matin pour être ou ne pas être servi le même jour. Vraiment dommage », indique la dame.

Ces vendeurs et revendeurs dénoncent également la vente sélective des produits. Un homme qui a aussi requis l’anonymat parle des produits qui disparaissent durant plusieurs jours.

« Il y a des produits qui sont consommés à grande échelle au quotidien. Parfois vous pouvez faire une ou deux semaines, on vous dit que les boissons sucrées ne sont pas là, soit ce tel ou tel autre produit qui manque. N’y a-t-il pas moyen d’organiser à la fois la production et la distribution de leurs boissons ? ».

Si l’entreprise concurrente semble suivre également les pas, la Bralima ne dépasse pas une journée sans faire signe. Mais il arrive aussi que les clients de ces deux entreprises brassicoles passent d’avenue en avenue à la recherche de produits.

Mais déjà, à Mosolo dans la commune de la N’sele, quelques produits qui traversent clandestinement de Brazzaville via les pécheurs, arrachent du succès à la boisson locale dans certains bistrots.

A l’heure de la Préparation de l’ouverture des frontières dans le cadre de la libre échange, nos entreprises devraient se préparer à être compétitives au risque de disparaitre.
Tous nos efforts pour joindre les responsables de Bracongo restent sans succès. Nos correspondances n’ont toujours pas trouvées de réponses également.

Willy Akonda Lomanga