Le premier président de la Cour de cassation, David-Christophe Mukendi a, au cours de l’audience publique et solennelle marquant la rentrée judiciaire de cette instance, fustigé le dérapage maintes fois affiché par l’Inspection générale des services judiciaires et pénitentiaires qui, depuis un moment, s’est érigée par un certain zèle à un troisième degré de juridiction pour s’immiscer et casser les décisions des cours et tribunaux prises en bonne et due forme.
Pour lui, l’Inspection générale des services judiciaires et pénitentiaires est à la base de plusieurs forfaits du fait qu’il va au-delà des prérogatives lui dévolues.
« Partout ailleurs où le système d’inspection judiciaire existe, ses missions se déclinent dans le cadre d’un dispositif à trois dimensions. Relativement à la conduite de ses missions, son règlement intérieur doit être strictement respecté en ce qu’il renferme des référentiels méthodologiques, bien élaborés, de tel s’ils étaient observés à la lettre, mettraient fin à quelques dérives constatées, dont les principales sont les demandes systématiques des dossiers en communication et la suspension d’exécution des décisions judiciaires, même ayant acquis force des choses jugées », a fait remarquer David-Christophe Mukendi avant d’inviter l’IG à « cesser de s’ériger à un troisième degré de juridiction» car, dit-il, « la crédibilité nationale et internationale du système judiciaire en dépend ».
Ainsi, désormais, aucun huissier de justice ne devra exécuter les décisions de l’IG car illégales et inconstitutionnelles d’après le premier président de la Cour de cassation.
Cet appel du premier président de la Cour de cassation, s’ajoute à celui du Président de la République qui, lors de la 72e réunion du conseil des ministres, avait rappelé le rôle pivot reconnu à la justice dans l’architecture institutionnelle de la République Démocratique du Congo. D’après Félix Tshisekedi, au regard de dysfonctionnements relevés tant pour ce qui concerne la justice pénale, la justice civilo-administrative qui sont la voie qui mène à la justice est assimilée à tort ou à raison à un véritable chemin de la croix.