Le ministre du Budget, Aimé Boji, est revenu sur la problématique du dépassement budgétaire par les institutions de la République démocratique du Congo, qui jusque-là continu de susciter débat au sein de l’opinion.

Au cours de la première réunion de l’année de la Troïka Politique ce jeudi 6 janvier 2022, Aimé Boji a, donné les raisons qui expliquent, selon lui, le dépassement budgétaire.

Pour ce membre de l’équipe des warriors, les causes des dépassements de crédit sont l’insécurité (la guerre) et les catastrophes humanitaires, dont le décaissement des fonds s’effectue en mode prioritaire.

“Il y a des circonstances qui font qu’on fasse passer certains paiements en mode prioritaire notamment en ce qui concerne le cas de sécurité, le cas de crise humanitaire, catastrophe humanitaire, la plus frappante et stationnement des DTO qui trainent au niveau du ministère des Finances. C’est tout à fait normal dans la pratique, à la fin de l’exercice puisque les engagements s’arrêtent au 31 octobre, il est tout à fait normal que les DTO ne soient pas encore payés et donc c’est une situation normale mais la loi prévoit aussi que ces DTO devraient être renvoyés plutôt au service requérant pour être engagés de nouveau”, a dit le ministre du Budget.

Dans la foulé, Aimé Boji a reconnu que ce dépassement est également dû à l’absence d’une bonne gestion.

« Quand on évalue les besoins lors de la préparation budgétaire, on peut sous-évaluer les besoins, donc on affecte des crédits insuffisants (…) On est obligés de procéder à des coupes et des réaménagements, ce qui fait qu’en réalité aucune institution ne reçoit des crédits qui répondent à ses besoins. À un certain moment, on est obligés de procéder à des paiements en dépassement De manière générale, ce sont des cas qui sont inévitables », explique-t-il.

La Cour des comptes a publié au mois de décembre ses rapports pour les années 2018, 2019 et 2020. Les dépassements budgétaires apparaissent comme une constante après l’analyse de toutes les redditions des comptes.

Pour 2020 par exemple, le ministère des mines est arrivé jusqu’à 961, 08%. Il est suivi du ministère des affaires étrangères avance 411,57% et le ministère de justice avec 180%. D’après ce rapport de la cour des comptes, ces dépassements des crédits non régularisés constituent des fautes de gestion.

Cephas Kabamba