Alors que le gouvernement congolais veut montrer à la face du monde qu’il tient à relancer le projet Bukangalonzo, ce dernier a été déjà confié depuis 2019 à une société canadienne du cannabis pour les prochains 25 ans, avec un financement pour un coût total de 25.000.000 USD, dont le contrat a été rendu public au journal Officiel de la République Démocratique du Congo, en date du 1er août 2019.

Fort est de constater que, en juillet 2021, le coordonnateur de ce parc agro-industriel de Bukangalonzo avait présenté des échantillons de productions de maïs de Bukangalonzo au Ministre de l’agriculture.

Pour plusieurs avertis, la question est de savoir, à qui profite ce contrat qui semble être garder si jalousement, au moment où le dossier sur la débâcle de Bukangalonzo refait surface, impliquant ainsi l’ancien premier ministre de Joseph Kabila, Augustin Matata Ponyo déjà entre les mains de la justice dans le dossier des biens zarianisés.

Aux dernières nouvelles, le Chef de la société canadienne qui détient le contrat de Bukangalonzo, Grant Ferdinand Sanders est accusé de manière quasi criminelle d’un chef d’accusation de fraude par le régulateur canadien à savoir la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO). Il lui est reproché le fait que ses fonds d’investissements auraient été malversés à son bénéfice ainsi que celui de sa famille et ses associés.

M. Sanders est accusé en lien avec son rôle de président et chef de la direction d’Instadose Pharma Corp. (anciennement le Groupe Excellence Santé). Instadose prétend être un producteur certifié autorisé et un cultivateur de cannabis médicinal. Depuis juillet 2017, Instadose a levé plus de 9,4 millions de dollars auprès d’investisseurs. La CVMO allègue que les fonds des investisseurs ont été détournés au profit de M. Sanders, de sa famille et de ses associés. La CVMO allègue également qu’Instadose a fait une fausse déclaration importante sur la nature des activités de la société.

L’accusé doit comparaître en cour sur cette affaire le lundi 16 août 2021 à 9h00.m dans la salle d’audience 104 à A. Grenville et au palais de justice William Davis, 7755, rue Hurontario, Brampton (Ontario).

Cette enquête a été menée par une équipe au sein de la Direction générale de l’application de la loi de la CVMO qui enquête sur les infractions quasi criminelles et criminelles liées aux valeurs mobilières, y compris les enquêtes sur les récidivistes présumés. Leur principal objectif est de protéger les investisseurs et d’accroître davantage la confiance dans les marchés financiers canadiens grâce à une application efficace de la loi. À ce jour, cette équipe a poursuivi 52 affaires quasi criminelles et criminelles impliquant 76 accusés.

Les accusations portées en vertu de la Loi sur les valeurs mobilières (quasi criminelles) font l’objet de poursuites par la CVMO. Les accusations portées en vertu du Code criminel sont poursuivies par le ministère du Procureur général.

La CVMO a pour mandat de protéger les investisseurs contre les pratiques déloyales, irrégulières ou frauduleuses, de favoriser des marchés financiers équitables, efficients et concurrentiels et la confiance dans les marchés financiers, de favoriser la formation de capital et de contribuer à la stabilité du système financier et à la réduction du risque systémique.

“ Tout investisseur qui a été sollicité par M. Sanders ou qui a investi dans Interdise doit communiquer avec le centre de contact de la CVMO ”, peut-on lire dans un communiqué de cette structure canadienne.

Alors la question reste pendante, la République Démocratique du Congo s’est fait escroqué ou est-elle complice dans cette affaire ? Certe le dossier Bukangalonzo a encore des révélations à faire. Peut-être qu’il nous permettra d’entrer jusqu’à la maison des saints de la République.

P KTK