Le Recteur de l’Université de Kikwit dans la province de Kwilu, le Professeur Masens, est dans un mauvais jour après plusieurs dénonciations faites par les Professeurs de cet alma mater sur les abus commis par lui-même et les autres membres du comité de gestion.

Accusé de nommer les membres de différents bureaux facultaires selon ses humeurs, sa dernière décision du 14 avril 2022 désignant notamment un nouveau à Doyen à la Faculté de droit, relevant ainsi l’actuel Doyen, le professeur Yves-Junior Manzanza, de ses fonctions sans aucune justification, serait la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Selon des sources concordantes, depuis l’existence de cette Université, plusieurs Facultés dont celle de droit n’ont pas de bâtiments et les professeurs n’ont pas de bureaux. L’université dispose, pour chaque Faculté, juste d’un petit bureau comme un studio qui sert d’espace de travail, non seulement pour le Doyen et les deux Vice-Doyens de la Faculté, mais aussi et surtout pour le secrétaire académique facultaire, le comptable et l’opérateur de saisie. C’est sous le manguier de l’Université, appelé forum, que certains professeurs reçoivent leurs étudiants, pour ceux qui sont véhiculés c’est dans leurs voitures et tant d’autres les reçoivent au restaurant de fortune.

Devant cette impasse, le Doyen de la Faculté de droit, avec le soutien du personnel permanent de la Faculté en général et des membres du Conseil de Faculté en particulier, a initié les travaux de construction pour doter cette Faculté d’un bâtiment administratif devant abriter les services de base, notamment les bureaux des autorités décanales et des enseignants, la salle des réunions, la bibliothèque et les salles de lecture ainsi que les installations sanitaires. Ce Doyen a lancé les travaux de construction de cet ouvrage avec les moyens propres, étant donné que le Comité de gestion qui, chaque année, perçoit à titre des frais connexes liés à l’effort de construction ou de réhabilitation (32940FC par étudiant en 2020-2021, cf. Instruction académique n° 022, p. 23) semble ne pas se préoccuper de ce problème de manque d’infrastructures appropriées.

Soucieux du développement de leur Faculté, les membres du bureau facultaire dirigé par le professeur Yves-Junior Manzanza ont décidé d’affecter une partie des frais perçus et dus à la Faculté aux travaux de construction de leur bâtiment administratif qui, du reste, s’il est réalisé, demeurera dans le patrimoine de l’université de Kikwit et non des initiateurs du projet. Il ne s’agit pas d’une simple promesse, la fondation est déjà là, et un plaidoyer est en cours en vue de trouver d’autres financements, hormis les cotisations volontaires de quelques enseignants. Malheureusement cette volonté de doter la Faculté de droit d’un bâtiment digne a créé de la convoitise du comité de gestion qui a exigé 50% de la somme perçue sur les frais des dépôts des TFC, mémoires et rapports de stage et 18% de la somme perçue sur les frais d’enrôlement à chaque session.

De son côté, le professeur Manzanza a refusé avec la dernière énergie cette proposition du comité de gestion estimant que le fait pour son bureau facultaire et pour ses autres collègues doyens d’avoir accordé dans le passé ces avantages aux membres du Comité de gestion ne l’oblige pas à continuer de tolérer cette pratique :

« Tant que je suis doyen, je veux utiliser cet argent pour doter la faculté d’un bâtiment autonome » avait-il lâché apprend-t-on. C’est en ce moment que le secrétaire général administratif dira que c’est la loi qui accorde ces droits au pouvoir organisateur (sic), alors qu’il n’a pas été à mesure de le prouver par des dispositions légales et réglementaires pertinentes.

C’est dans ce contexte que le Doyen de la Faculté de droit se trouve limogé. Pour orchestrer le désordre, le Recteur, qui est lui-même un professeur visiteur, nomme un autre professeur visiteur comme Doyen d’une Faculté qui compte à ce jour plus de 10 professeurs à temps plein.

Cette décision du Recteur a entraîné une forte tension à l’UNIKIK. Les professeurs tout comme les étudiants sont montés au créneau fustigeant la violation notoire des textes de l’ESU et invitent le Ministre de tutelle à mettre hors d’état de nuire le comité MAsens et Ilaka, tous professeurs visiteurs.

L’on note que ce comité de gestion et tous professeurs visiteurs défendent bec et ongles en misant sur l’argent, selon nos sources, pour corrompre à Kinshasa afin d’être maintenus en lieu et place de doter l’université des bâtiments adéquats et d’entreprendre des projets de développement de l’université comme on le voit dans certains autres établissements.

Il sied de noter en sus que ce comité de gestion est accusé d’encourager un chef de travaux député provincial d’avoir six à neuf assistants, particulièrement à la faculté de Droit, alors que les professeurs qui devraient avoir les assistants et chefs de travaux sous leur encadrement ne les ont pas ou presque pas. Le tandem Masens et Ilaka, et leur duo suppôt Mukuluboy et Muyaka est un paradigme d’une gestion conflictuelle basée sur les mensonges et la division du corps professoral ; un climat malsain qui ne donne guère aux professeurs un environnement décent et propice à la recherche académique et à la formation des étudiants.

Les Professeurs de cette prestigieuse Université de Kwilu appellent le Ministre de L’ESU à agir afin de mettre de l’ordre au sein de cet établissement où selon nos informations, les doyens sont nommés par le comité de Gestion alors que selon le statut du personnel de l’ESURS (art. 223) les doyens de chaque faculté doivent être élus par leurs pairs professeurs avant d’être entérinés par le Recteur.