Les députés du Nord Kivu et de l’Ituri, deux provinces où l’état de siège est en vigueur, ont perturbé la plénière de ce lundi. Ils ont protesté contre toute idée de prorogation de cet état d’exception qui “n’a que trop duré et dont les résultats sont négatifs” selon eux.

Pour ces élus, 5 mois après, contrairement aux discours des politiques à Kinshasa, les populations concernées par cet état de siège ne sentent pas l’efficacité des opérations ni le changement sécuritaire dans leur vécu quotidien.

En tout cas, dans un rapport parlementaire qui a fuité dans la presse en fin de semaine, le ministre de la défense a révélé que l’état de siège a été proclamé « dans un contexte difficile sans un soubassement quelconque de chronogramme et sans un montage financier conséquent à même de couvrir les besoins opérationnels sur le terrain ».

Malgré les points positifs relevés, cette déclaration du ministre de la défense a sonné comme un aveu d’échec et a réussi à conforter ceux qui sont contre cet état d’exception.

En son temps, la Lucha avait déjà appelé à la fin de cet état de siège, du fait que l’efficacité des opérations sur terrain ne se fait pas sentir.

Et, dans son rapport mensuel publié rapport ce weekend, le Baromètre sécuritaire du Kivu a relevé l’absence “d’effet positif visible après cinq mois d’état de siège”. Le même rapport recense aussi 198 meurtres, 155 enlèvements et 91 affrontements.

PM