Un rapport américain sur le climat des affaires parvenu aux médias relève les efforts de l’administration Félix Tshisekedi en vue d’améliorer le climat des affaires en RDC, partant de l’ouverture aux investissements directs étrangers à la lutte contre la corruption en passant par le retour de la RDC dans l’AGOA, la mise en œuvre des réformes devant performer le système judiciaire, la transparence dans la gestions des finances publiques, la facilitation des affaires à travers le Guichet Unique de Création d’Entreprise (GUCE), le relèvement de la note souveraine du pays.

A en croire ce rapport, l’administration de Félix Tshisekedi a également fait des progrès au niveau de l’attractivité des investissements en RDC, la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux, maux auxquels le pouvoir de Kinshasa s’est engagé à combattre. D’ailleurs, note le rapport, Kinshasa et Washington sont liés par un partenariat portant sur la promotion de la démocratie, des droits de l’homme et la lutte contre la corruption.

A ce sujet, le rapport apprécie à sa juste valeur, les efforts des dirigeants congolais, à engager des poursuites contre des gestionnaires des institutions impliqués dans la corruption et autres. C’est ce qui justifie la création par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, de l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC), un établissement public dont la mission est de prévenir et de lutter contre la corruption qui gangrène la RDC. Elle succède au bureau de l’ancien conseiller spécial du Chef de l’Etat chargée de la lutte contre la corruption, le terrorisme et le blanchiment des capitaux. La création de l’APLC a même amélioré le score de la RDC sur l’indice de perception de la corruption en 2021 : 169ème pays sur 180.

Au regard de ces avancées, les États-Unis sont très impliqués dans le soutien aux efforts de changement en RDC et continuent à engager des discussions sur l’importance de la lutte contre la corruption, la lutte contre le blanchiment d’argent, et aussi sur la manière de promouvoir la concurrence et d’attirer les investisseurs américains.

Des efforts trompe-l’œil

Pour quelques analystes de la scène politique congolaise, les auteurs du rapport américain sur les avancées de la RDC dans le domaine de la lutte contre la corruption, ne sont peut-être pas suffisamment informés sur la gestion de la chose publique par l’administration Félix Tshisekedi.

Ils reconnaissent certes les efforts consentis dans ce domaine, mais dénoncent leur anéantissement au fil des jours à travers une sorte de protection des fossoyeurs de l’économie. « Tout le monde avait applaudi la détermination du Chef de l’Etat dans son engagement de mettre hors d’état de nuire tous les détourneurs des deniers publics, en laissant à la justice libre-court de pouvoir les sanctionner conformément aux lois du pays », reconnait M. Jeancy Kimona, expert dans un bureau comptable privé dans la commune de la Gombe.

Il a, à cet effet, cité le cas du procès emblématique, mieux symbolique qui avait mis aux prises M. Vital Kamerhe, ancien Directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, contre l’Etat congolais, pour s’être compromis dans le dossier dit des 100 jours du Chef de l’Etat, dans son volet construction des logements sociaux au profit des militaires et la construction des sauts de mouton à travers la ville-province de Kinshasa. « Aujourd’hui que Vital Kamerhe est en voie de recouvrer sa liberté pour des raisons obscures, alors que l’argent détourné n’a jamais été restitué, comment encourager la lutte contre la corruption par l’administration Tshisekedi ? », s’interroge-t-il ?

M. Kimona rappelle également les cas de plusieurs autres suspects relaxés alors que compromis dans des dossiers fâcheux. Il cite le cas de Dr. Eteni Longondo, ancien ministre de la Santé, dont la gestion des fonds liés à la lutte contre le coronavirus a été très opaque ; la relaxation de l’ancien ministre de l’EPST (Enseignement primaire, secondaire et technique), Willy Bakonga, arrêté pour blanchiment d’argent et détournement des fonds destinés à la gratuité de l’éducation de base en RDC.

Même réaction pour M. Mbandula Jean-Pierre, fonctionnaire de son état croisé devant la succursale de la banque BOA (Banque Of Africa) de la commune de Kasa-Vubu, qui rappelle que plusieurs conseillers du Chef de l’Etat se sont également compromis dans des projets qui n’ont jamais aboutis (cas du barrage de Katende où près de 6 millions USD se sont volatilisés), mais jamais inquiétés. « Il faut aussi épingler la mauvaise gestion du dossier lié aux 9ème Jeux de la Francophonie ainsi que les cas des détournements à la Maison civile du Chef de l’Etat. Cela donne l’impression des détournements bien ficelés trouvant leurs racines dans un laboratoire où se partagent les dividendes », estime-t-il, avant d’inviter les auteurs du rapport qui louent les efforts de l’administration Tshisekedi dans la lutte contre la corruption, de revoir leurs notes. « Nous avions tous félicité au départ les efforts dans la lutte contre les détournements et la corruption, mais à ce jour, ces efforts sont anéantis par l’impunité qui semble avoir pris corps dans le pays », a-t-il regretté.

Dans un autre volet, M. Mbandula Jean-Pierre considère que la dotation de 609 véhicules de marque Honda type Palisade aux députés et sénateurs, est une opération assimilable à une véritable corruption morale. « Tous ces exemples démontrent pour moi, que la lutte contre la corruption en RDC a encore du chemin à parcourir », conclut-il.

Congo-press.com via 24sur24.cd