Dans un communiqué de presse signé par son coordonnateur, l’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO) fustige et déplore l’inaction des autorités politico-administrarives et judiciaires face au massacre des pygmées dans le territoire de Monkoto, village Manga, dans la province de la Tshuapa. Pour cette structure de défense des droits de l’homme, ces allégations de massacre des pygmées ne doivent pas rester impunies.

81 pygmées femmes, hommes et enfants ont été tués par les bantous du village Lingombe conduits par Monsieur Tandu, c’est ce qui ressort des informations recoupées par l’ASADHO auprès des victimes, des responsables de certaines églises et organisations de la société civile.

Pour l’histoire, Monsieur TANDU (Bantou du village Lingombe) avait confié à Monsieur PADIO (Pygmée du village Manga) son café évalué à 1000 FC soit l’équivalent de 0.5 $ USD pour la vente. A la date convenue pour que Monsieur TANDU vienne prendre le produit de la vente, Monsieur PADIO a remis 600 FC en promettant de lui verser le reste plus tard.
Quelques jours après, le créancier est venu réclamer ses 400 FC qui étaient restés. Monsieur PADIO sollicita encore une nouvelle échéance pour payer. N’étant pas content, le créancier a pris de force la casserole de la femme de son débiteur et l’a amenée dans son village.
Quelques jours plus tard, Monsieur PADIO est venu pour payer les 400 FC afin de reprendre la casserole de sa femme. Au lieu de prendre les 400 FC, le créancier a exigé qu’on lui paye plus soit 2000 FC. Ce qui n’avait pas plu à Monsieur PADIO.
Le 31 janvier 2021, Monsieur TANDU est descendu au village Manga pour menacer Monsieur PADIO en lui disant qu’il va le tuer et bruler sa case s’il ne recevait pas son argent. A cette occasion, Monsieur PADIO a administré des coups à Monsieur TANDU et l’a blessé. La victime rentra dans son village pour chercher du renfort.
Le 01 février 2021, Monsieur TANDU est revenu avec les membres de son village, ils ont brulé plusieurs cases, écoles et églises. Ils ont tué aussi 81 pygmées de plusieurs villages.

Signalons que, hormis les personnes tuées, 2100 cases, 7 écoles, 4 églises et 3 centres de santé ont été incendié.

l’ASADHO dit ne pas comprendre l’inaction de l’administrateur du Territoire bien que saisi de ces faits. Pour l’ASADHO, il est impérieux que le gouvernement congolais mette en place une commission d’enquête afin de faire arrêter les hauteurs et les traduire devant la justice; suspendre l’administrateur du Territoire pour son laxisme dans le traitement des conflits opposants les pygmées aux bantous; et, que l’Assemblée nationale puisse interpeler les ministres de l’intérieur, de la Justice et des Droits de l’homme en rapport avec cette situation.