A Kinshasa, comme sous une forte pluie à Beni dans la province du Nord Kivu, les élèves étaient dans la rue hier jeudi, pour réclamer leur droit le plus légitime : “l’éducation”.

Mais, dans un point de presse, au lieu de saluer le courage d’une jeunesse qui sait revendiquer ses droits et trouver une réponse à ses revendications, Tony Mwaba a laissé entendre que ces élèves étaient manipulés par des politiques.

Une attitude qui frise l’ irresponsabilité et témoignage du mépris dans le chef d’un ministre qui, voici trois semaines, n’a pas fait preuve d’un leadership responsable et sensible aux revendications des enseignants grévistes.

L’on se souvient, dans un passé récent, que le Président de la République avait aussi déclaré que les élèves qui manifestaient à Béni étaient manipulés. Il aurait fallu qu’il se rende sur place pour comprendre le calvaire de cette jeunesse et exprimer son “mea culpa”.

Sauver l’année scolaire

La gratuité de l’enseignement, programme-phare de Félix Tshisekedi, souffre, apparemment, d’un déficit de planification.

Le gouvernement devra urgemment pallier à ce déficit. Ceci passe notamment, par le dialogue avec les enseignants. Au lieu d’adopter une attitude d’arrogance, Mwaba Kazadi devra négocier avec les syndicats des enseignants et trouver des mesures transitoires idoines pour sauver la nouvelle année scolaire.

La mise en œuvre du principe de l’enseignement primaire gratuit et obligatoire ne doit en aucun cas être remise en question. Mais elle doit aller de pair avec la qualité, et des conditions dignes pour les apprenants et les enseignants.

PM