Dans un communiqué rendu public vendredi 23 juillet 2021, l’organisation non gouvernementale Juristes pour l’Environnement au Congo (JUREC), s’indigne de l’existence de l’arrêté interministériel n°006/CAB/MIN/EDD/2020 et n° CAB/MIN/FINANCES/2020/069 du 24 juillet 2020 portant fixation des taux des droits, taxes et redevances à percevoir à l’initiative du Ministère de l’Environnement et Développement Durable, en matière de faune et de flore.

Le même communiqué informe que, JUREC a appris par la voix des ondes, particulièrement à travers le journal Environew dans son numéro paru le 23 juillet dernier, la signature par leurs Excellences Messieurs les Ministres de l’Environnement et Développement Durable et des Finances de l’arrêté interministériel.

Après vérification, poursuit la même source, l’ONG environnementale confirme que cet arrêté interministériel existe et a même été publié au Journal Officiel, n°3, 62ème année, page 1, paru en date du 01 février 2021 ».

Par ailleurs, elle relève que, la signature par les deux Ministres du gouvernement central d’un arrêté interministériel visant à légaliser le braconnage viole systématiquement et intégralement les prescrits et la lettre de la loi n°14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature et de la loi n°82-002 du 28 mai 1982 portant réglementation de la chasse et leurs mesures d’exécution.

« Cet arrêté remet totalement en cause les engagements pris par la RDC au niveau international et régional pour une conservation durable des ressources de la faune et de la flore menacées d’extinction », précise le communiqué.

« Cet arrêté interministériel fragilise les efforts fournis par l’ensemble des parties prenantes impliquées dans la gestion durable de la faune et de la flore congolaise notamment, les nombreux appuis des Partenaires Techniques et Financiers ou les initiatives des ONG nationales dont les Organisations des Communautés locales et Peuples Autochtones à travers les Aires et Territoires du Patrimoine Autochtone et Communautaire (APAC) ».

Elle recommande à la Vice-Première Ministre en charge de l’Environnement et Développement Durable et au Ministre des Finances, de procéder par principe du parallélisme de forme et de compétence, à l’annulation pure et simple de cet arrêté qui sème la confusion.

« Faute pour ces autorités d’annuler cet arrêté, l’ONG JUREC se réserve le droit de saisir, non sans regret, le Conseil d’Etat afin d’obtenir une annulation par voie judiciaire de cet arrêté interministériel », a prévenu Félix Lillakako, coordonnateur de cette organisation.

Notons que depuis la dénonciation de cette mesure faite par le directeur de l’ICCN ( Institut congolais pour Conservation de la nature), plusieurs réactions sont enregistrées. Certains acteurs évoquent même le recours fait à cet arrêté par certains braconniers dans la province de Lomami, plus précisément à Sankuru.

« Au Sankuru par exemple, cet arrêté devient le sujet de la campagne pour les trafiquants et chasseurs. Il existe même une association des vendeurs des viandes de brousse et des pousseurs des vélos des viandes de brousse. Cette association se mobilise pour contourner les actions de surveillance à travers cet arrêté », informe le communiqué.