Après la lune de miel, le mariage entre Kinshasa et Kigali connaît une crise de confiance. C’est, du moins, ce que l’on peut déduire après les propos du Président Rwandais.

Dans une interview à Jeune Afrique, le Président Rwandais s’en est pris à son homologue Congolais pour ne lui avoir pas mis au courant des opérations militaires entre les FARDC et l’UPDF.

« Nous n’avons été prévenus ni par la RDC ni  par l’Ouganda. Ce n’est qu’au bout d’un mois que l’on a reçu des explications. D’ailleurs, avant que l’intervention soit officialisée, nous étions nous-mêmes en discussion avec le gouvernement congolais, avec qui nous avons de bonnes relations de travail et avec qui nous cherchons encore des solutions pour régler les problèmes que nous posent certains groupes dans l’Est de la RD Congo. C’est justement parce ces mouvements veulent déstabiliser notre pays que nos intérêts dans la région n’auraient pas dû être négligés. Car, si l’opération contre les ADF n’était pas correctement conduite, cela pourrait renforcer ces rébellions. Il doit y avoir davantage de discussions et de coopération », a déclaré Paul Kagame.

M23: instrument de chantage

Pour le Président Rwandais, Kinshasa “doit décider de quelle manière doit gérer cette affaire”.

« Dire qu’ils sont associés au Rwanda est donc un non-sens », ajoute-t-il.

« Nous avons régulièrement parlé de leur sort avec le gouvernement de Joseph Kabila, puis avec celui de Félix Tshisekedi. Nous avons fait comprendre (à nos pairs) que nous avions désarmé ces individus, qu’on les avait mis dans des camps, et que nous devions surveiller leurs activités. Cette situation n’a que trop duré. Nous avons donc demandé aux Congolais de les reprendre, quel que soit l’endroit où ils les mettent », a renchérit.

PM