Déçus des résultats non satisfaisants de l’état de siège dans leurs provinces, les députés nationaux du Nord-Kivu et de l’Ituri ont vidé la salle de plénière de ce lundi 18 avril, consacrée à la prorogation de l’état de siège dans cette partie du territoire national.
” Les députés nationaux du Nord-Kivu et de l’Ituri ont toujours dit oui, nous soutenons les forces armées qui doivent avoir tout un soutien logistique approprié pour combattre ces bandes armées, mais nous ne comprenons pas qu’après tous les mois où l’état de siège est entré en action et malgré les massacres qui continuent, nous continuons à assister que c’est la seule solution ; mais malheureusement, ce que nous constatons derrière cet état de siège, ce qu’il a basculé plus vers une pression fiscale, une mobilisation de recettes plutôt que de se concentrer plus vers la sécurité et la paix “, a dénoncé Sylvain Mamwaza , président du caucus de députés du nord Kivu.
Longtemps décriée, cette pratique mise en place par les gouverneurs militaires n’est pas du goût de les élus et même certaines organisations de droits de l’homme.
” C’est à cause de cette situation, nous avons pris cette décision de ne pas participer à une ieme prorogation de l’état de siège et que nous avons décidés notamment par ce qu’on ne nous a pas donné la parole au niveau du huis clos dans le débat de quitter la salle et même pour les prochaines sessions, nous n’allons pas participer tant que notre cri n’est pas entendu et ce cri n’est pas le nôtre, c’est le cri de nos populations qui sont tuées là bas à l’Est “, a-t-il martelé avant de préciser que :
” Nous avons tous salués la décision du chef de l’État de mettre l’état de siège qui avait pour objectif de ramener la paix et la sécurité à l’Est, dans la province du Nord-Kivu et de l’Ituri, malheureusement, force est de constater que malgré l’état de siège, on continue à déplorer chaque jour des morts dans tous les territoires de nos deux provinces et nous nous posons la question, est-ce que réellement l’état de siège pourra mettre fin à cette situation de massacres que nous avons à l’Est ? Ou bien il faut se poser d’autres questions pour revenir à d’autres solutions ?”, s’est interrogé le président du caucus de députés nationaux du Nord-Kivu, Sylvain Mamwaza.
Ce questionnement trouve son fondement étant donné qu’une forte délégation gouvernementale conduite par le premier ministre et les ministres sectoriels s’y est rendue en début du mois pour évaluer cet état de siège.
Le président de l’assemblée nationale de son côté devrait laisser s’exprimer les élus des provinces concernées étant donné qu’il les a appelé à quitter les groupes armés en lieu et place de les empêcher de prendre parole.
JP.
