Le docteur Denis Mukwege a animé, ce mercredi 2 juin 2021 à l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu, une journée parlementaire porte ouverte tablée sur “ la violence sexuelle utilisée comme arme de guerre et le niveau de plaidoyer du rapport mapping ”, qui a connu la participation des élus provinciaux.

Prenant la parole, le prix Nobel de la paix insiste sur le rôle combien important que peut jouer la justice transitionnelle dans la pacification du pays. D’après Denis Mukwege il est impérieux d’instaurer la justice dans le pays.

“ La justice est très capitale pour reconstruire le pays. Notre passé va nous aider à construire le futur, si nous l’ignorons nous serons dans la répétition. Nous devons instaurer une justice transitionnelle qui va nous permettre de garantir la non-répétition de tout ce qui se passe; au cas contraire, il y aura toujours un semblant de la paix et le mouvement des guerres reprendrons. La justice transitionnelle n’a rien avoir avec un compte à rendre mais c’est pour reconstruire le pays. Quand bien même que nous devons nous réconcilier et nous pardonner, mais nous devons utiliser tous les mécanismes de la justice transitionnelle qui soit judiciaire ou extra-judiciaire ”, renseigne-t-il.
Et d’ajouter, “ Si les autres pays exigent à ce que ceux qui ont commis des torts chez eux fassent réparation, pourquoi pas nous. Les arrangements politiques ont échoué et sur le plan militaire, ça fait 25 ans il y a un échec, je pense qu’il y a un instrument qui n’a pas été utilisé pour renforcer les arrangements politiques et les actions militaires c’est la justice “.

Par ailleurs le prix Nobel de la paix martèle sur la réforme du secteur de sécurité car selon lui, l’armée actuelle n’est pas fiable.

“ J’ai honte d’être sécuriser par les étrangers, ceux qui doivent nous sécuriser c’est notre police et notre armée. Pour être général de l’armée, on passe par une grande école militaire et non puisqu’on a tué ou parce que on est issu de la rébellion. Avec le brassage et le mixage, on ne sait plus quelle armée nous avons. Lorsqu’une armée est complètement infiltrée on peut donner aux soldats des armées et des munitions contraires pour la tenir en échec. Il est impérieux de réformer le secteur de sécurité ”, a conclu Denis Mukwege.