Dans son dernier rapport publié mercredi 15 septembre 2021, Human Rights Watch, une organisation américaine de défense des droits de l’homme affirme que l’armée congolaise a utilisé dans ses opérations contre les ADF, un groupe de Banyabwisha, immigrés Hutu d’expression rwandaise, dont les origines demeurent controversées, arrivés dans le sud du territoire d’Irumu à la recherche des terres arables.

“ Selon des informations crédibles, les troupes congolaises ont récemment utilisé des membres de la communauté Banyabwisha du Nord-Kivu, peu après qu’ils aient déserté les ADF, comme combattants auxiliaires contre les ADF dans la région de Tchabi en Ituri ” écrit Human Rights Watch dans un document parvenu à notre rédaction.

Elle invite les autorités congolaises à “ enquêter dans toute urgence sur l’utilisation des forces auxiliaires et démobiliser tout ancien combattant ADF ”.

Notons qu’aucune réaction n’est signalée du côté de l’armée loyaliste sur ce rapport.

Arrivés dans les chefferies de Bahema Boga et Banyali Tchabi où ils ont acquis des concessions pour l’agriculture, les Banyabwisha se sont par la suite allié aux rebelles ougandais de l’ADF, responsables de plusieurs massacres contre les populations civiles dans cette partie de l’Ituri, frontalière de Beni au Nord-Kivu.

Les relations avec la population locale se sont détériorées, plusieurs notabilités de la province de l’Ituri n’ont pas cessé d’appeler à la relocalisation de ces sujets Hutu qui réclament être venus de Rutshuru et Masisi au Nord-Kivu.

Peu avant, l’ONG américaine de droits de l’homme a signalé qu’environ 120 groupes armés sévissent dans l’est du pays. Un grand nombre de leurs combattants, ainsi que des membres des forces de sécurité gouvernementales ont perpétré des massacres, des enlèvements, des actes de violence sexuelle, des recrutements d’enfants et d’autres exactions contre la population civile souvent dans une impunité quasi-totale.
LM