En l’espace de deux semaines, les chefs d’Etats des pays de l’Afrique de l’Est se retrouvent, ce 21 Avril à Nairobi au Kenya, pour un sommet de haut niveau dans une perspective de la paix, la stabilité et la sécurité dans la région.

Tshisekedi, Kagame, Museveni et Kenyatta échangeront, principalement, sur le M23, cette rébellion soutenue par le Rwanda, défaite il ya neuf ans mais qui a repris les armes il ya peu.

Ce sommet qui se tient après la mort de huit casques bleus de l’ONU, morts dans le crash de leur hélicoptère dans une zone contrôlée par le M23 et dont les premiers éléments de l’enquête ont révélés que la cause dudit crash pourrait être un “objet lumineux” ayant touché l’appareil.

Tshisekedi piégé !

Dans une récente interview à Jeune Afrique, juste quelques jours avant que le M23 ne recommence ses aventures, Paul Kagame avait clairement invité le gouvernement congolais à entamer un dialogue avec le M23, pour régler une fois pour toute cette question qui n’avait que trop duré, selon ses propres dires.

Aujourd’hui où se tient ce sommet, Kinshasa est visiblement en position de faiblesse. Sur terrain, le M23 contrôle plusieurs villages jadis aux mains des FARDC. En plus, malgré l’état de siège instauré, le Kivu et l’Ituri sont loin d’avoir retrouvé la paix et la sécurité.

Alors que l’armée Congolaise a accusé ouvertement Kigali de soutenir le M23, après arrestation de deux militaires Rwandais dans les rangs de cette rébellion, Kagame aura une occasion à convaincre les autres chefs d’Etats à rallier sa cause: le dialogue entre Kinshasa et les rebelles.
Comme si, lui avait déjà dialogué avec les FDLR ou Museveni avec les ADF.

Qui ne sait pas que le M23 a été mué à un parti politique légalement enregistré et que ses membres sont aujourd’hui dans les institutions?

Et pourquoi Kigali et Kampala n’ont jamais voulu extrader, les responsables du M23 réfugiés dans leurs pays et recherchés par la justice congolaise pour des crimes multiples commis?

Félix Tshisekedi qui espère tant que l’adhésion de la RDC à l’EAC constitue une opportunité à la fois pour renforcer la paix et la sécurité dans la sous région et particulièrement dans l’Est de la RDC est donc appelé à ne pas signer tout accord pouvant assurer l’intégration de membres du M23 au sein des forces de défense et sécurité. Il devra plutôt chercher à obtenir de l’Ouganda et du Rwanda  la remise immédiate de responsables M23 poursuivi par la justice.

C’est par là que passera, certainement, la paix, gage d’un développement harmonieux de la sous région.

PM