La cérémonie d’ouverture, hier au palais du peuple, de la session extraordinaire inaugurale de la nouvelle législature a mis en évidence les dissensions dans les rangs de l’Union sacrée.

Des militants visiblement de l’UDPS/Tshisekedi, ont copieusement hué Vital Kamerhe lors de l’appel nominal des députés. Durant près de deux minutes, ils ont interrompu l’opération en criant “Moyibi. Bima, bima” ( Voleur. Sors d’ici), sans doute en rapport avec l’affaire des “maisons préfabriquées” du programme de 100 jours du président Tshisekedi.

Ce spectacle a horrifié et indigné plus d’un et montre à quel point la suspicion est en train de miner la famille politique du chef de l’État. La création par celui qui est vice-premier ministre en charge de l’économie de la plateforme Pacte pour un Congo Retrouvé ( PCR), est sans doute la raison de ce desamour entre le chef de file de l’UNC et le parti présidentiel.

Les créateurs du PCR ont beau expliquer que leur plateforme n’est qu’une structure de réflexion au sein de l’Union sacrée pour accompagner les actions de Félix Tshisekedi, rien n’y fait. Outre le fait que le PCR est jugé inopportun et même un acte de rébellion au sein de l’Union sacrée, Vital Kamerhe est accusé de vouloir faire chanter le président de la République. La centaine de députés du PCR lui serviraient, selon ses détracteurs, de pièce de négociation en vue d’obtenir la primature ou le perchoir de la chambre basse du parlement.

C’est ainsi qu’au sortir de la salle de congrès, hier, Vital Kamerhe a dû mettre les choses au point déclarant n’être “candidat à rien”, rappelant au passage que la désignation du premier ministre et du président de l’assemblée nationale relevait du “pouvoir discrétionnaire” du chef de l’État.

Du calme

Voilà qui devrait, en principe, calmer le jeu au sein de l’Union sacrée où la lutte pour les trois postes convoités de premier ministre et présidents de l’assemblée nationale et du sénat risque de diviser davantage la famille politique du chef de l’État.

On indique par ailleurs que la constitution du bureau définitif de l’assemblée nationale sera également un moment d’intenses passes d’armes.

Dans les couloirs du palais du peuple, il se susurre que le doyen Mboso Christophe voudrait bien rempiler après avoir dirigé la chambre basse durant les trois dernières années. S’il y parvenait, ce serait la première fois depuis 2006, qu’un président d’une législature finissante soit reconduit président de l’Assemblée nationale dans une nouvelle législature.

Il se murmure également que Bahati Lukwebo voudrait, lui aussi, rester à la tête du sénat alors même que l’Udps/Tshisekedi se montrerait gourmand au regard de son poids dans la majorité.

Lisapo.info via 24sur24.cd