Tel un virus, quatre pays de l’Afrique francophone ont enregistré, en moins d’une année, des coups d’États. Si, différemment, au Tchad, l’armée a pris le pouvoir après la mort d’Idriss Deby, au Mali, en Guinée et avant hier au Burkina Faso, ce sont des présidents démocratiquement élus qui ont été renversés par les militaires.

Faudrait-il désormais craindre un effet contagion dans la zone francophone ?

“Assurément”, pensent certains observateurs. Bien que tous les pays n’aient pas les mêmes problèmes, comme à l’heure des indépendances, un vent de la révolution, propulsé notamment avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, semble gagner les esprits.

Aujourd’hui plus qu’hier, de plus en plus à la quête du mieux être et devant les injustices, la pauvreté ou l’insécurité, l’africain paraît très assoiffé, sinon déterminé à prendre son destin à main et ne pas se contenter des promesses, souvent fallacieuses, et pour la plupart irréalistes, des politiques.

Et, dans cet état des choses, l’armée reste le dernier rempart. C’est ce qui justifie le fait que dans ces pays où les militaires ont pris le pouvoir, ils bénéficient du soutien de la population qui a pourtant voté pour les présidents renversés.

Il faudrait donc craindre que ce variant Burkinabè ne s’exporte hors frontières de la CEDEAO et du G5 Sahel pour les Grands Lacs, autre ventre mou du continent qui semble déjà devenir le sanctuaire des terroristes.

Il convient donc que les autres présidents, prétendument élus, de façon ” démocratique ” en tirent des leçons utiles. En Afrique aucun Président n’est indeboulonable, surtout lorsqu’on gère mal son pays.

PM