Les réactions fusent de partout après entérinement des membres de la commission électorale nationale indépendante (CENI), par l’Assemblée nationale. Pour le président du parti ensemble pour la République, Moïse Katumbi, ce passage en force foule aux pieds le combat contre l’arbitraire, les violations systématiques des lois de la RDC et les velléités répétés de modifier la constitution dans le but de conserver le pouvoir.

Dans une lettre de 3 pages adressée au Président de la République, dont une copie est parvenue à notre rédaction, Moïse Katumbi se dit consterné de voir les mêmes méthodes décriées hier pour politiser la centrale électorale, soient reprises.

“ Alors que nous nous approchons des prochaines échéances électorales, les mêmes méthodes dénoncées hier pour imposer à la tête de la CENI un homme politique controversé ont repris. La contestation a gagné les institutions. Démonstration est faite qu’une poignée de compatriotes outrepassent les textes de loi pour assurer leur maintien au pouvoir. Leur attitude met gravement en péril la cohésion nationale”, écrit Moïse Katumbi au Chef de l’Etat.

L’ancien gouverneur du Katanga appelle donc le Chef de l’Etat de rejeter la liste entérinée par l’Assemblée nationale afin de ne pas jeter le pays dans de nouveaux déchirement aux conséquences funestes pour l’ensemble du peuple congolais.

“ En nous rassurant hier dans vos discours que vous ne laisseriez aucun engagement politique de quelque nature que ce soit primer sur l’intérêt supérieur du peuple congolais et en nous assurant que vous ne ménageriez aucun effort pour préserver la paix et l’unité nationale, vous me donnez aujourd’hui l’occasion de vous demander de rejeter purement et simplement la liste entérinée par l’assemblée nationale. Cautionner les irrégularités qui ont émaillé le processus d’entérinement des membres de la CENI conduira inévitablement le pays vers un nouveau cycle de désordres”, poursuit-il.

La désignation par l’Assemblée Nationale de Denis Kadima à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) suscite de nombreuses réactions dans la classe socio-politique en République Démocratique du Congo. Si une frange de la majorité présidentielle salue cette décision, l’opposition et l’Eglise catholique dénoncent et appellent toutes les parties prenantes à plus de consensus pour la tenue d’élections libres, crédibles et apaisées, en 2023.

Cephas Kabamba