Depuis janvier 2021, l’ONG Médecins Sans Frontières a enquêté sur plusieurs cas de viols.

Dans une salle d’attente de l’hôpital de MSF à Kananga, plusieurs femmes déclarées victimes de viols sont prêtes à se faire consulter.

“ Pour des raisons de confidentialité, tout se fait dans l’anonymat total. Seul sur le certificat de malade où l’on donne le nom de la victime pour le classement”, indique une infirmière.

C’est ainsi MSF, a pu comptabiliser plus de 1300 victimes en janvier et mars, plus de 15 viols par jour.

“ Nous travaillons ici depuis 2017, nous sommes choquées, puisque nous voyons avec le temps, les cas augmentent “, s’est inquiétée, l’infirmière qui précise tout de même que des cas graves sont dans le rang des mineures et des femmes mariées.

La peur de marcher la nuit a gagné cette professionnelle de santé qui craint d’être la prochaine victime.

Marie Nimbwe, docteur à l’hôpital de MSF, procède à l’examen d’une victime abusée par 5 militaires, une mère de 7 enfants, précise que : “ des tels cas sont très fréquents, les victimes témoignent que sont des hommes en uniformes et armes qui les abusent souvent “.

Les premières semaines de l’insurrection des miliciens Kamuina Nsapu, l’armée avait été accusée de viols de civils, en septembre 2016, les militaires auraient violé plus d’une centaine de femmes au quartier Mubolomboti près de l’aéroport de Kananga. Cette explosion de nombre de cas de violences sexuelles était plus grave d’autant plus que la question reste tabous dans l’espace grand Kasaï.

Selon le psychologue, Jean Donald Tshushu, “ Médecins sans Frontières aide la population à verbaliser, à mettre les mots sur les maux, parce qu’ils vivaient quelque chose qui était très difficile”, renseigne t-il.

Au Kasaï central,3% de victimes déclarées sont des mineures.