La nomination du coordonnateur du nouveau programme DDR est loin de faire l’unanimité. Après la société civile du sud Kivu et des personnalités dont Denis Mukwege, prix Nobel de la paix et Georges Kapiamba de l’ACAJ (Association congolaise pour l’accès à la justice), pour qui cette nomination frise une prime à l’impunité, les groupes armés ont donné de la voix.

Dans une déclaration, une plate forme regroupant 103 groupes armés qui doivent bénéficier du programme DDR n’acceptent pas la personne de Tommy Tambwe et dénonce, par ce fait, une tentative de détournement du DDR de son objectif de pacification.

Pour rappel, le nouveau Coordonnateur du programme DDRSC est un ancien chef rebelle passé tour à tour à l’AFDL, au RCD & au M23. L’homme et soupçonné de nombreuses violations de droits humains.

A en croire un rapport daté de 2012 (précisément à la page 23 et 120), le groupe d’experts chargés de surveiller le régime de sanctions de l’ONU affirme que “de septembre 2012 à une date indéterminée, alors qu’il vivait au Rwanda, Tommy Tambwe a dirigé l’ « Alliance de Libération de l’Est du Congo » (ALEC), un mouvement armé soutenu par le Rwanda et allié au M23, dont l’objectif était de « créer une république indépendante du Kivu», peut-on lire.

Parallèlement, dans un autre rapport, Amnesty International note qu’en 2002, Tomy Tambwe alors vice-gouverneur du Sud-Kivu pour la rébellion du RCD, avait commandité l’enlèvement et la détention de trois journalistes du Sud-Kivu que le RCD accusait de diffuser des « informations tendancieuses » contre la rébellion.

Pour l’activiste Jean-Mobert Senga, “Comme pour certains des officiers en charge de l’état de siège à l’Est, Félix Tshisekedi a choisi un ancien rebelle soupçonné de nombreux crimes pour diriger l’important programme de démobilisation et stabilisation. Les mêmes méthodes produisent les mêmes résultats”, dénonce-t-il.

PM